En toute honnêteté, qui est réellement tombé des nues en apprenant l’affaire Cambridge Analytica ? Nous savons tous que chaque photo, chaque bout de phrase, chaque like est stocké par facebook et que ces éléments possèdent une sécurité relative. Tout ce qui caractérise notre mode de vie est une source de revenu pour le géant. Ce que l’on assume moins, ce sont les conséquences de notre acceptation de cette manipulation des masses… effectivement, on se serait bien passé d’un coup de pouce de facebook pour l’élection de Trump. Quelle est l’enjeu des prochaines semaines pour facebook ?

 

Se racheter auprès des utilisateurs

Si le responsable de l’empire facebook a déjà rédigé plusieurs lettres d’excuses à destination de ses utilisateurs, il lui faudra faire bien plus pour se faire pardonner. Le mea culpa est léger en rapport à la faute commise, puisque ce sont les données de pas moins de 50 millions de personnes qui ont été détournées.

excuses facebook

Adopter une posture politique neutre

Les rêves de Mark Zuckerberg de se voir Président des United-Stades me semblent quelque peu compromis. L’abus de confiance est avéré, et toute élection future risquerait d’être contestée. Imaginez la candidature de cet homme, à la tête de 2 milliards de personnes (le plus gros pays du monde, c’est bien facebook), connaissant quasiment chaque détail de la vie privée de ces dernières, et pouvant s’offrir plus de visibilité que n’importe quel autre candidat ou médias… Nous sommes bien loin de la démocratie souhaitée, vous en conviendrez !   

Tenter d’échapper à la sanction

Plus que jamais, facebook risque d’être pénalisé – sinon plus – par les grandes instances. Jusque-là, le réseau social a pu essuyer des défaites face à la législation mais n’a jamais tressailli. Aujourd’hui, on assiste à une redistribution des cartes dans la mesure où de nombreuses affaires (Cambridge Analytica étant la dernière en date, et sans doute la plus impactante) ont révélés au grand jour les dérives de l’exploitation de nos données par facebook, sans exercice de contrôle de la part des entités de sécurité et de règlementation publique.

Facebook a encore de beaux jours devant lui

Je ne pense pas qu’une décision de justice puisse faire tomber le géant qu’est devenu facebook. La suppression de ce réseau social entraînerait des répercussions économiques sans précédent. A mon humble avis, le réseau social a encore de beaux jours devant lui. En revanche, je suis persuadée qu’à terme, il devra faire preuve de bien plus de transparence envers les instances qui se spécialisent de plus en plus dans l’industrie du digitale. Les organisations publiques ont en effet accusé un retard de plusieurs années face à ces starts-ups devenues colosses, et les failles juridiques étaient nombreuses. Nous assistons à une période charnière où les pouvoirs publics ont enfin compris tout l’enjeux de maîtriser cet écosystème digital, et d’en faire pleinement partie.

 

La vraie question que nous devons nous poser, et cela est valable pour tous les réseaux sociaux (inutile de vous rappeler qu’Instagram appartient toujours au papa de facebook), c’est : est-ce que j’accepte d’offrir ce contenu et ces informations gratuitement à quelqu’un qui peut les utiliser pour me manipuler ? Tout réside dans le partage que vous choisissez de faire délibérément. Tant qu’aucune unité de régulation ne sera mise en place pour contrôler les opérations de facebook, nous devons nous demander s’il est prudent de déployer une stratégie reposant sur une dépendance quasi-totale à ce réseau social.