Peu de temps après la naissance de mon premier enfant, je m’étais déjà lancée en freelance. L’expérience avait été de courte durée car même si ce fut une aventure riche de ses rencontres et projets, je n’étais pas à l’aise avec mon espace de travail.

Je n’avais pas de vrai bureau, j’étais plutôt isolée de mes pairs et très clairement, je vendais mes prestations au rabais (syndrôme de l’imposteur quand tu nous tiens !)

Revirement de situation. Trois ans plus tard, je prévois de lancer à nouveau ma micro entreprise d’ici quelques mois, et je tiens à vous expliquer pourquoi vous devriez vous aussi franchir le pas, si c’est un mode de vie qui vous tente.

Les communautés de freelances sont extrêmement soudées

J’ai souvent travaillé dans des entreprises me proposant de croiser entre 50 et 200 visages par jour. Et j’ai cru à un moment donné que c’était ce qu’il y avait de mieux pour se sentir parmi ses pairs. Pourtant, je dois avouer que je ne me suis jamais sentie aussi entourée que depuis que j’ai recommencé à travailler sur mon projet d’auto-entreprise. 

Le freelance est en effet un animal d’une grande sociabilité, même s’il tient à sa tranquilité et à son indépendance, il prend plaisir à échanger avec les autres et à faire de nouvelles rencontres. 
Ainsi, les groupes facebook et hashtags spéciaux pour les freelances (par exemple le challenge #MaVieDeFreelance lancé par Julia) vont bon train, et l’entraide et le partage font autorité.

Il y a quelques années de cela, être freelance signifiait plutôt beaucoup de solitude. Mais ce temps est clairement révolu.

Si vous restez ouvert aux autres, les barrières du digital tombent, et vous vous retrouvez convié à prendre un verre dans la ville voisine avec un groupe de travailleurs digitaux comme vous. Ou encore à participer à la volée à un webinaire en tant qu’intervenante ! (vécu)

L’augmentation des plafonds de l’auto-entrepreneur

La grande majorité des freelances ont fait le choix du statut de l’auto-entreprise. Aussi, je vais vous exposer en quoi les dernières mesures nous sont favorables.

C’est officiel, les plafonds de chiffre d’affaire autorisés doublent enfin en 2018, pour passer à :

  • 70 000 € CA / an pour un prestataire de services
  • 170 000 € CA / an pour une activité commerciale

Il est vrai qu’avec l’ancien CA autorisé (32 600 €/an) on pouvait mener une existence correcte mais il était difficile de faire des projets d’une envergure un peu importante.

Si on n’avait pas déjà un conjoint avec un salaire régulier et un emploi durable, votre crédibilité pour toute demande de prêt, ne pesait pas lourd.

En gros, on n’avait pas le droit d’être un riche auto-entrepreneur !

Et bien que la richesse soit tout à fait subjective, ce nouveau plafond me semble plus qu’acceptable en tant que social média manager freelance. Notez toutefois qu’à partir du montant de l’ancien plafond, vous êtes assujetti à la TVA (sur le reste de votre CA, donc). 

Pour rappel, voici les cotisations sociales mises à jours :
(à ces cotisations vous devrez également retirer vos charges fiscales)

cotisations sociales auto entrepreneur 2018

Des démarches simplifiées pour l’auto-entrepreneur

Adieu RSI, quel bonheur !
Si vous êtes freelance, vous savez de quoi je parle. Le RSI (Régime Social des Indépendants), c’était un peu notre bête noire. Beaucoup de paperasse, beaucoup de codes à mémoriser, beaucoup d’aller-retours, et beaucoup de mauvaises surprises…

Avec ce régime social, vous ne pouviez plus avoir droit à la sécurité sociale classique. Moi qui n’avais connu que ce régime, je vous l’avoue, j’étais perdue à l’époque. Et la lourdeur administrative de ce système m’a empêché de bénéficier de carte vitale pendant presque une année après avoir fermé ma première auto-entreprise. Impossible de me rattacher à nouveau à la CPAM.

De quoi vous dégoûter une bonne fois pour toute de ce statut, vous voyez ?

Heureusement, le RSI a été enterré (enfin, il le sera officiellement en 2020). Désormais les auto-entrepreneurs peuvent bénéficier du régime général de la couverture sociale ! Et croyez-moi, c’est une grande nouvelle.

D’autres améliorations du statut auto-entrepreneur à prévoir

Le gouvernement actuel, s’il a ses défauts, fait au moins un beau travail sur notre statut d’auto-entrepreneur, dont la précarité pouvait faire fuir certains indépendants.

Il souhaiterait en effet faire converger les droits au congé maternité des salariés et des auto-entrepreneurs, en tenant compte de toutes leurs spécificités. Le premier ministre prévoit pour 2019 de verser aux jeunes mamans une indemnité de repos maternité de 3269 €. En plus de cela, sera également versée une indemnité journalière (pour les femmes cessant toute activité pendant au minimum 44 jours).

Vous êtes maman ou future maman autoentrepreneur ? Allez consulter cet article reprenant les principaux éléments du futur congé maternité unique.

Edouard Philippe a aussi fait l’annonce de travaux d’envergure concernant l’assurance chômage des indépendants. Et même s’il faudra nécessairement remplir de nombreuses conditions pour en bénéficier, je trouve que c’est une avancée majeure, qui manquait cruellement aux petits indépendants dont les revenus sont bien souvent fluctuants (surtout au début).

Cette année est donc la première depuis longtemps, qui promet un regain d’espoir chez les micro entrepreneurs tels que vous et moi. Aller vous franchir le pas du freelancing ?

Pour aller plus loin sur les changements du statut auto-entrepreneur en 2018.